TPE, PME, professions libérales, auto-entrepreneurs… À l’heure où la transformation numérique s’accélère, la facturation électronique s’impose comme un passage obligé pour toutes les structures. Une réforme qui va bien au-delà d’une simple formalité administrative : elle bouleverse les pratiques, les outils, et parfois même l’organisation interne des entreprises.
Martin Goudé, Chef de Mission Superviseur au cabinet RUFF & ASSOCIÉS, revient sur les enjeux de cette transition et sur l’importance d’un accompagnement sur-mesure.
La facturation électronique, une obligation uniquement pour les grands groupes ?
Martin GOUDÉ : C’est une idée reçue assez répandue. En réalité, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, seront concernées à court terme. Seules les échéances diffèrent. Les grandes entreprises sont déjà soumises à cette obligation, mais les PME, les TPE et les indépendants devront s’y conformer d’ici 2026. Même un auto-entrepreneur a tout intérêt à anticiper dès aujourd’hui.
Cette nouvelle réforme est une étape clé dans la transition numérique des entreprises françaises, car elle structure et modernise en profondeur les processus internes.
La facture électronique permet-elle de réduire les délais de paiement ?
Martin GOUDÉ : Grâce à la traçabilité, à l’automatisation des circuits de validation et à la transmission instantanée, les délais peuvent être considérablement réduits.
Sur le plan comptable, les bénéfices sont évidents : moins de justificatifs perdus, des relances mieux encadrées et un véritable gain de temps pour les entreprises. Sans oublier la lutte contre la fraude : la centralisation des factures permet de détecter plus rapidement les anomalies.
Cette digitalisation des flux financiers et comptables améliore la sécurité, la transparence et la performance des organisations.
Un PDF envoyé par e-mail est-il considéré comme une facture électronique ?
Martin GOUDÉ : C’est une confusion fréquente. Un simple PDF, même signé, ne constitue pas une facture électronique conforme. Le format doit être structuré — comme le Factur-X — et transmis via une plateforme certifiée comme une PDP
Chez RUFF & ASSOCIÉS, nous avons anticipé ces exigences : nos outils comme Pennylane refusent les formats non conformes, tels que Word ou Excel.
La transformation digitale, c’est aussi adopter de nouveaux outils intelligents, capables d’automatiser les contrôles et d’assurer une conformité réglementaire permanente.
Le rôle de l’expert-comptable est-il central dans cette transition ?
Martin GOUDÉ : Absolument. L’expert-comptable est un acteur clé dans ce processus. Il accompagne, conseille sur les outils les mieux adaptés et s’assure de leur compatibilité avec l’ensemble de l’écosystème de gestion. Chez RUFF & ASSOCIÉS, nous accompagnons déjà de nombreux clients dans cette démarche, étape par étape.
Notre mission s’inscrit pleinement dans l’ère du numérique : elle combine maîtrise réglementaire, expertise comptable et déploiement de solutions digitales.
Quels sont les bénéfices concrets pour les clients ?
Martin GOUDÉ : Le premier avantage, c’est le gain de temps. Moins de déplacements, moins de paperasse, une meilleure organisation. Les dirigeants peuvent visualiser leurs charges en temps réel, anticiper leur trésorerie et mieux piloter leur activité.
Cela transforme aussi la relation avec l’expert-comptable : on délaisse la simple saisie pour se concentrer sur le conseil, la stratégie et la valeur ajoutée. Certains regrettent un peu la réduction des échanges physiques, mais nous réinvestissons ce temps dans un accompagnement plus pertinent et sur-mesure pour chacun de nos clients.
C’est une nouvelle façon de travailler, plus agile, plus connectée, et plus stratégique.
Et demain, à quoi ressemblera une entreprise digitalisée ?
Martin GOUDÉ : Elle disposera de tableaux de bord mis à jour en temps réel, d’outils d’aide à la décision performants et d’une capacité accrue à réagir face aux imprévus. La digitalisation, bien maîtrisée devient un levier d’agilité, de résilience et de compétitivité.
Un conseil pour ceux qui hésitent encore ?
Martin GOUDÉ : Il est important et nécessaire de s’y préparer. Le passage à la facturation électronique ne doit pas être subi mais anticipé, car les bénéfices sont réels : fiabilité des données, suppression des archives papier, gain de temps, simplification des processus.
Chez RUFF & ASSOCIÉS, tous les nouveaux clients sont intégrés nativement dans nos outils. Pour les anciens, on s’adapte en fonction de leur situation, mais le mot d’ordre reste le même : avancer et ce mettre en conformité avec la nouvelle réforme.
C’est l’occasion de repenser son organisation avec des outils modernes, interconnectés et évolutifs.
Martin, qu’est-ce qui te motive dans cette évolution ?
Martin GOUDÉ : Nous avons commencé avec quelques dossiers pilotes : c’était un défi au départ, mais aujourd’hui la dynamique est lancée.
Notre métier évolue profondément. Moins de saisie manuelle, plus de conseil. Et avec l’intégration de l’intelligence artificielle dans nos logiciels, nous gagnons encore en efficacité grâce à l’automatisation de certaines tâches… mais rien ne remplacera jamais l’expertise humaine.
La facturation électronique, loin d’être une simple contrainte administrative, devient un levier de performance pour les entreprises. À condition d’être bien accompagné. Et c’est justement le rôle que s’est donné RUFF & ASSOCIÉS : allier expertise comptable, maîtrise réglementaire et solutions digitales pour accompagner chaque client dans cette révolution silencieuse mais décisive.
Interview réalisée par le Groupe RUFF & ASSOCIÉS en août 2025

Martin GOUDÉ
Chef de Mission Superviseur, Pôle TPE/PME



